[#ANCHOR_maniere]
[./page_11.html]
[./page_2.html]
[./page_3.html]
[./page_4.html]
[./page_5.html]
[./page_6.html]
[./page_7.html]
[./page_8.html]
[./page_9.html]
[./page_21.html]
[./page_22.html]
[./page_23.html]
[./page_24.html]
[./page_10.html]
[./page_25.html]
[./anjou..._foot_21_2d_le_football_des_jeunes_et_des_vieux_en_anjou.html]
[./page_26.html]
[./page_31.html]
[./page_32.html]
[./page_34.html]
[./page_35.html]
[./page_36.html]
[./page_42.html]
[./page_43.html]
[./page_41.html]
[./page_53.html]
[./page_52.html]
[./page_51.html]
[./page_1.html]
[./index.html]
[mailto:anjou.foot@laposte.net]
[./index.html]
[#ANCHOR_Arbitres]
[#ANCHOR_Text1]
[#ANCHOR_Text2]
[#ANCHOR_Text3]
[#ANCHOR_Text4]
[#ANCHOR_Text5]
[#ANCHOR_Text6]
[#ANCHOR_Text7]
[#ANCHOR_Text8]
[#ANCHOR_Text9]
[#ANCHOR_Text10]
[#ANCHOR_Text30]
[#ANCHOR_Stroude]
[#ANCHOR_Text11]
[#ANCHOR_Text12]
[#ANCHOR_Text13]
[Web Creator] [LMSOFT]
  


abécédaire

Pour nous écrire :
anjou.foot@laposte.net
Arbitres

On évoque souvent la singularité du gardien de but. Mais que dire de celle de l’arbitre, cette denrée précieuse, ce membre du club perpétuellement exilé ? Ah ! l’arbitre en véritable tenue, évènement prestigieux dans les petites divisions car synonyme de match de gala (ou bien conséquence d’incidents antérieurs, hélas) quand le District délègue un officiel, celui qui va même vérifier les licences et les crampons...

Le plus souvent, l’officiant est un non-officiel, dirigeant ou joueur ou spectateur qui se dévoue pour assurer l’indispensable mission. Prêt (ou non) à affronter les inévitables contestations ou querelles, il est vêtu d’un blue-jean ou d’un survêtement. Il est des nôtres.

Jean Hervé, qui fut plus tard président du District de Maine-et-Loire, arbitra la finale de la Coupe de l’Anjou de 1965.
Gracq & Co.

"Cependant, il y a des lieux où, même plié, et plus étroitement qu'ailleurs, à la loi d'une collectivité, l'élément humain m'est apparu de bonne heure en gloire : ces lieux prestigieux sont les stades." Julien Gracq, La forme d'une ville, 1986

"Une rencontre de football cesse d'être un aimable divertissement. Elle sert de révélateur à la condition d'un certain nombre d'hommes." Pierre Sansot, Gens de peu, 1991

"Au déjeuner, un couscous brésilien, mais c'est un gâteau de poisson. Les convives s'exclament quand je demande à assister à un match de football et délirent littéralement en apprenant que j'ai eu une longue carrière de footballeur. J'ai rencontré sans le vouloir leur passion principale. Mais la maîtresse de maison traduit Proust et la culture française de tous est vraiment profonde." Albert Camus, Journaux de voyage, carnet d'un voyage en Amérique du Sud et en particulier à Rio de Janeiro en 1949
Industrie

Le développement du football fut fréquemment lié à l’activité industrielle, comme l’illustrent parfois les noms de clubs :

- les mines de fer à Segré (stade des Mines), Combrée, Nyoiseau jusqu’en 1985, Noyant-la- Gravoyère, Chazé-Henry jusqu’en 1963 (A.S. des Mines)
- les mines d’ardoises à Noyant-la-Gravoyère (Union sportive de Misengrain), La Pouëze, Trélazé
- les mines d’uranium à St-Crespin (Ura-Sports)
- les mines d’or à St-Pierre-Montlimart
- la métallurgie à Montreuil-Belfroy (Union sportive des Tréfileries)
- la mécanique à Cholet (Club athlétique Ernault-Batignolles)
- la verrerie à Angers jusqu’en 1963
- les corderies, toileries, câbleries à Angers jusqu’en 1966 (Club sportif Bessonneau, stade Bessonneau)
- la chaussure à St-Pierre-Montlimart (création d’Eram en 1927), St-Germain-sur-Moine (club des Bottiers sportifs), Chalonnes, Jarzé, La Pommeraye, La Pouëze, La Tourlandry, Le Fuilet, Le May, Valanjou...
- les tanneries à Châteauneuf-sur-Sarthe et à Seiches-sur-le-Loir jusqu’en 1981
- la manufacture de tabac à Trélazé jusqu’en 1981
- le bâtiment et les travaux publics (Angers Bâtiment-Sports, A.S. du Bâtiment)

Bien entendu, les "services" eurent aussi leur influence :

- la banque (Sporting Club -du Crédit- de l’Ouest à Angers, stade du Crédit de l’Ouest)
- les grands magasins (Association sportive Pelé, Nouvelles Galeries sportives d’Angers)
- les télécommunications (A.S.P.T.T. à Angers, Cholet, Saumur)
  
Jour de gloire

"Coupe de l'Anjou : bravo les minimes !
Difficile de ne pas avoir les "tripes" à zéro quand on reçoit le SCO, même B. Au sortir des vestiaires, les jambes lourdes, les minimes de l'Intrépide de Corzé entrèrent sur leur terrain de footbal... 3e division contre 1ère, bien d'autres auraient eu leurs crampons dans la tête.
Et pourtant, coup de sifflet sous une averse diluvienne, c'est parti pour deux fois 35 minutes.
Six minutes d'attente, O. Moreau, milieu de terrain corzéen, inscrit un premier but en lobant le goal du SCO. C'est grâce à une belle adresse et de magnifiques arrêts que ce dernier évita que l'addition ne fût plus lourde. Cependant, quelques instants avant la pause, après une belle action collective, mettant en relief les qualités techniques des minimes du SCO, le goal de Corzé, irréprochable jusqu'à cet instant, fut contraint de ramasser la balle au fond de ses filets. Eole achevant son ouvrage, le vent et la pluie cessèrent, permettant au nombreux public, venu des communes environnantes, d'acclamer dès la reprise leurs voisins.
Et malgré la pression continuelle des visiteurs, alliant la vivacité au jeu collectif, les Corzéens, grâce à B. Delorme, inscrivirent un second but, traduisant la volonté des joueurs et l'ardeur des spectateurs à éliminer l'équipe fanion d'Angers.
Le coup de sifflet final soulagea l'Intrépide acculée devant ses buts durant les dernières minutes, et heureuse une nouvelle fois d'avoir relevé le gant."
(Courrier de l'Ouest, 7 janvier 1986)
Noms

Jeanne-d’Arc (La Pommeraye, La Pouëze, Martigné-Briand, Maulévrier, Mazé, Melay, Montjean, Saumur, Somloire, Ste-Gemmes-sur-Loire, St-Pierre-Montlimart, Vern-d’Anjou, Vezins, Villemoisan), Union sportive Jeanne-d’Arc (Combrée, St-Martin-du-Bois), Etoile sportive de Notre-Dame (Angers, Chemillé, Saumur-Nantilly, Vihiers-St-Hilaire), Sporting-Club Notre-Dame-des-Champs (Angers), Association amicale et sportive Notre-Dame-des-Champs (La Jubaudière), Espoir Saint-Aubin (Pouancé), Saint-Aubin-Sports (St-Aubin-de-Luigné), Saint-Joseph-Sports (Bourgneuf, Durtal, Faveraye-Machelles), Saint-Lambert-Sports (St-Lambert-du-Lattay), Saint-Léger-Sports (St-Léger- sous-Cholet), Saint-Louis-Sports (Coron, St-Quentin-en-Mauges), Saint-Martin-Sport (Beaupréau), Saint-Maurice-Sports (Freigné), Comité Saint-Maurille (Faye-d'Anjou), Saint-Michel-Sports (Cheviré- le-Rouge), Association sportive Saint-Michel (La Poitevinière), Saint-Nicolas-Sports (L’Hôtellerie-de- Flée, Saumur), Association sportive Saint-Pierre (Andrezé, Angrie, Bouzillé, Mazières, Tillières), Etoile sportive Saint-Pierre (Cholet), Saint-Stanislas-Sports (St-Georges-sur-Loire), Saint-Vincent- Sports (Brissac, La Tourlandry), Saint-Venant-Sports (La Meignanne)

Amicale laïque (Angers, Angers-Blancheraie, Brion, Le Vieil-Baugé, Tigné), Club sportif laïque (Angers, Avrillé, Beaufort), Association d’Enseignement et d’Education populaire (La Bohalle), Fraternelle Jean-Macé (Angers), Amicale de l’Ecole publique (Auverse, Meigné-le-Vicomte), Amicale laïque Condorcet (Angers), Amical-Club Jules-Ferry (Angers), Amicale Paul-Bert (Angers), Club sportif Jean-Jaurès (Trélazé), Eglantine sportive (Trélazé)

Fraternelle (Chavagnes, St-Macaire), Amicale (Angers, Cholet, Denezé-sous-Doué, Distré, Ecouflant, Fontevraud, La Ménitré, La Prévière), Amical-Club Tous-les-Sports (Angers), Foyer de l’Amitié (Cholet), Club des Copains (Angers), Union Sportive Toutes Aides (Noëllet), Gaîté sportive (Champteussé), Joyeuse (Neuillé, Noyant-la-Gravoyère, Ste-Christine)

Alerte (Etriché, Les Ponts-de-Cé), Réveil (Candé, Echemiré, La Bohalle, Roussay, St-Lambert-du- Lattay, Vernantes), Avant-Garde (Angers, Champigné, Cholet, Montrevault, Vivy), Ardents (Denée), Intrépide (Angers, Beaufort, Corzé, Neuillé, Villebernier), Patriote (Vihiers), Vaillance (Challain-la- Potherie), Vaillante (Angers, Chemillé, Meigné-le-Vicomte), Vaillants (Torfou), Vigilante (Cheffes), Volontaires (Chalonnes), Bayard (St-Hilaire-St-Florent), Gauloise (Bagneux), Preux du Bocage (Le Longeron)

Espérance (Bouchemaine, Carbay, Faye-d’Anjou, Gesté, La Renaudière, La Salle-Aubry, Longué), Etoile de l’Espérance (Baugé), Foyer de l’Espérance (Trélazé), Espoir (Angers, Chaudefonds, Chaudron, Le Fuilet, Le Vieil-Baugé, Les Cerqueux-de-Maulévrier, Les Cerqueux-sous-Passavant, Montilliers, St-Georges-du-Bois), Espoirs (Freigné), Espoir Saint-Aubin (Pouancé)

Energie (Le May-sur-Evre, St-Florent-le-Vieil), Elan (Angers, Auverse, Avrillé, Chacé, Tiercé), En- Avant (La Tessoualle), Essor (St-Christophe-des-Bois), Eveil (St-Lézin), Aurore (Loiré, Parçay-les- Pins), Avenir (Baugé, Bourg-d’Iré, Ingrandes, Montrevault, St-Cyr, St-Lambert-du-Lattay, Tillières, Trémentines), Avenir sportif des Mauges (St-Lézin), Jeunesse sportive (Brion), Jeunesse sportive du Layon (St-Lambert-du-Lattay), Jeune France (Cholet), Jeunes Théopolitains (Villedieu-la-Blouère), Cadets des Mauges (St-Lambert-du-Mottay)

Etoile (Baracé, Beaupréau, Botz, La Jumellière, Le Mesnil-en-Vallée, Montfaucon, Noyant, Tigné, Turquant, Vaulandry, Yzernay), Etoile sportive de Notre-Dame (Angers, Chemillé), Etoile sportive Saint-Pierre (Cholet), Etoile sportive de l’Espérance (Baugé), Etoile des Mauges (St-André-de-la- Marche), Etoile du Layon (St-Aubin-de-Luigné), Etoile d’Or (Bouillé-Ménard), Stella-Sports (La Romagne)

Sans compter les nombreux Football Club, Association sportive, Entente sportive, Union sportive, Club sportif, Olympique et Racing Club...
Patronages

Patronage catholique vs Patronage laïque, voici les principales affiches d’antan :

à Auverse :                                  Elan sportif vs Amicale de l’Ecole publique
à Avrillé :                                     Elan sportif vs Club sportif laïque
à Baugé :           Etoile sportive de l’Espérance vs Avenir
à Beaufort :                                    Intrépide vs Club sportif laïque
à Beaupréau :                          Etoile sportive vs Sporting Club
à Bouillé-Ménard :                         Etoile d’Or vs Bouillé-Ménard-Club
à Brissac-Quincé :            Saint-Vincent-Sports vs Union sportive
à Candé :                                            Réveil vs Union sportive
à Denée :                                         Ardents vs Association sportive intercommunale
à Durtal :                         Saint-Joseph-Sports vs Union sportive
au Lion-d’Angers :                         La Sportive vs Club sportif
à Longué :                        Espérance sportive vs Sporting Club
à Mazé :                                   Jeanne-d’Arc vs Union sportive
à Meigné-le-Vicomte :                       Vaillante vs Amicale de l’Ecole publique
à Montfaucon :                        Etoile sportive vs Union sportive
à Noyant :                               Etoile sportive vs Association sportive
à St-Lambert-du-Lattay :                        Réveil vs Avenir
à St-Macaire :                               Fraternelle vs Football Club
à St-Pierre-Monlimart :               Jeanne-d’Arc vs Avenir (montrebellien)
à Ste-Gemmes-sur-Loire :            Jeanne-d’Arc vs Omni-Sport
à Tigné :                                 Etoile sportive vs Amicale laïque et sportive
à Trélazé :                      Foyer de l’Espérance vs Eglantine sportive
à Vern-d’Anjou :                        Jeanne-d’Arc vs Club sportif
à Vihiers :                                        Patriote vs Club sportif

Ceci sans parler des patronages d’Angers, Cholet et Saumur. Notons les cas particuliers de Chemillé et Pouancé qui comptaient simultanément deux patronages... catholiques :

à Chemille :        Etoile sportive de Notre-Dame vs Vaillante
à Pouancé :              Union sportive autonome vs Espoir Saint-Aubin
Tournois

Tournois de Pâques, de la Pentecôte, de l’Ascension, de fin d’année, d’anniversaire, de sixte, à cinq, à sept, à onze... Le tournoi, c’est le football de fête : un rythme de compétition plus intense pour les joueurs et le meilleur moyen de faire recette pour l’organisateur (le tournoi est indissociable de la buvette).

Impossible de recenser tous les tournois, passés et présents. En voici un extrait, façon pot-pourri : coupe de l’Aubance (Brissac), challenge Robert-Bresteau (Fougeré & Cheviré), challenge Bridel (Le Louroux-Béconnais), challenge Jacques-Cadeau (Vern-d’Anjou), challenge Pierre-Cherré (La Croix- Blanche), coupe Paul-Ferré (Baugé), coupe Robert-Fontaine (Segré), coupe des Fraises (Varennes), coupe Paul-Frémy (Brain), challenge Dominique-Germain (Ingrandes), coupe du Granit (Bécon), challenge Guillou (Andard), coupe du Mousseux (Saint-Hilaire-Saint-Florent)...
Vocabulaire

Ce derby entre le Racing et le Sporting promettait d’être un grand match. Quand les deux teams pénétrèrent sur le ground, les supporters applaudirent à tout rompre. Cinq minutes plus tard, l’ailier visiteur, après avoir tacclé, piqua un sprint puis centra vers son équipier qui trompa le keeper d’un superbe heading : goal ! Mais le referee signala un off- side. Les locaux accélèrent après le half-time et ouvrirent enfin le score. Un penalty suivit peu après. Le pressing était intense et les corners se succédaient. C’était du vrai football ! Enfin le capitaine aux nombreuses capes exécuta une série de dribbles et paracheva son hat-trick d'un superbe shoot. De retour au club-house, le coach des Racingmen resplendissait d’avoir remporté le challenge. Prochain adversaire : le Red Star !
Camus

"Quant aux jeux, il s’agissait surtout du football, et Jacques découvrit dès les premières récréations ce qui devait être la passion de tant d’années. Les parties se jouaient à la récréation qui suivait le déjeuner au réfectoire et à celle d’une heure qui séparait, pour les internes, les demi-pensionnaires et les externes surveillés, la dernière classe de 4 heures. A ce moment, une récréation d’une heure permettait aux enfants de manger leur goûter et de se détendre avant l’étude où, pendant deux heures, ils pourraient faire leur travail du lendemain. Pour Jacques, il n’était pas question de goûter. Avec les mordus du football, il se précipitait dans la cour cimentée, encadrée sur les quatre côtés d’arcades à gros piliers (sous lesquelles les forts en thème et les sages se promenaient en bavardant), longée de quatre ou cinq bancs verts, plantée aussi de gros ficus protégés par des grilles de fer. Deux camps se partageaient la cour, les gardiens de but se plaçaient à chaque extrémité entre les piliers, et une grosse balle de caoutchouc mousse était mise au centre. Point d’arbitre, et au premier coup de pied les cris et les courses commençaient. C’est sur ce terrain que Jacques, qui parlait déjà d’égal à égal avec les meilleurs élèves de la classe, se faisait respecter et aimer aussi des plus mauvais, qui souvent avaient reçu du ciel, faute d’une tête solide, des jambes vigoureuses et un souffle inépuisable. Là, il se séparait pour la première fois de Pierre qui ne jouait pas, bien qu’il fût naturellement adroit : il devenait plus fragile, grandissant plus vite que Jacques, devenant plus blond aussi, comme si la transplantation lui réussissait moins bien. Jacques, lui, tardait à grandir, ce qui lui valait les gracieux surnoms de "Rase-Motte" et de "Bas du cul", mais il n’en avait cure et, courant éperdument la balle au pied, pour éviter l’un après l’autre un arbre et un adversaire, il se sentait le roi de la cour et de la vie. Quand le tambour résonnait pour marquer la fin de la récréation et le début de l’étude, il tombait réellement du ciel, arrêté pile sur le ciment, haletant et suant, furieux de la brièveté des heures, puis reprenant peu à peu conscience du moment et se ruant alors de nouveau vers les rangs avec les camarades, essuyant la sueur sur son visage à grand renfort de manches, et pris tout d’un coup de frayeur à la pensée de l’usure des clous à la semelle de ses souliers, qu’il examinait avec angoisse au début de l’étude, essayant d’évaluer la différence d’avec la veille et le brillant des pointes et se rassurant justement sur la difficulté qu’il trouvait à mesurer le degré de l’usure."

Albert CAMUS, Le premier homme
Editions Gallimard, 1994 (posthume)

(En 1957, Albert Camus a obtenu le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son oeuvre.)
Derby

Il semble que l’expression désignait à l’origine une grande rencontre hippique (à Derby, Angleterre). En France, il a pris le sens d’un match entre clubs d’une même ville ; entre clubs de deux communes voisines ou très proches si on admet une conception moins stricte.

Les derbies les plus courants dans l’Ouest voyaient s’affronter le patronage catholique et son rival laïque.

Mais recensons ici les derbies en finale des principales compétitions angevines :
- Coupe de l’Anjou 1964 entre la Jeanne-d’Arc de Saint-Pierre-Montlimart et l’Avenir Sportif Montlimartois-&-Montrebellien,
- Challenges de l’Anjou 1976 et 1977 entre l’Espérance de La Salle-Aubry et l’Espérance de Chaudron-en-Mauges,
- Coupe de l’Anjou 1991 entre Intrépide d’Angers et S.C.O. Angers,
- Challenge de l’Anjou 1998 entre le F.C. Bécon & St-Augustin et l’Entente Sportive de Champtocé,
- Coupe de l’Anjou 2006 entre S.C.O. Angers et A.S. Lac-de-Maine Angers,
- Challenge de l'Anjou 2010 entre la Saint-Pierre de Mazières et l'En-Avant de La Tessoualle,
- Coupe de l'Anjou 2010 entre le S.C. Beaucouzé et l'E.S. Bouchemaine,
- Coupe de l'Anjou 2014 entre l'Intrépide d'Angers et le Sporting Club angevin,
- Coupe de l'Anjou 2015 entre le F.C. Beaupréau et l'Avenir sportif de St-Pierre & Montrevault,
- Challenge de l'Anjou 2023 entre les deux clubs de Verrières-en-Anjou, l'A.S. Saint-Sylvain et le F.C. Pellouailles & Corzé.
Elus

Le football est-il un enjeu politique ? Bien sûr.

Sans revenir sur la rivalité entre patronages laïques et catholiques dans nos villages ou sur les fédérations françaises à forte connotation politique (FGSPF, FSGT), ni sur l'usage politique du football par certains états au cours du XXème siècle (l'Italie mussolinienne par exemple) ou sur les valeurs véhiculées par le football mondialisé financiarisé et surmédiatisé au XXIème siècle, il suffit de rappeler comme ce sport a servi de tremplin à quelques personnalités du monde politique, dont il ne s’agit pas ici de contester la sincérité : Silvio Berlusconi (président du Milan AC élu député puis président du Conseil en Italie), Jean-Louis Borloo (Président de VA élu maire de Valenciennes, conseiller régional et député, devenu ministre), Bernard Tapie (président de l’OM élu conseiller régional et député, également devenu ministre), Jean-Pierre Defontaine (président du RC Lens élu député), etc.

Ou de se souvenir qu'en sens inverse certains élus déjà en fonction ont pris la présidence de clubs : Jean Royer, député et maire de Tours devenu président du F.C. Tours qu'il mène en D1 ; André Bord, ministre et président du conseil général du Bas-Rhin quelques mois auparavant, encore député et adjoint au maire de Strasbourg, élu président du R.C. Strasbourg tout frais champion de France ; Anne-Marie Dupuy, maire de Cannes et conseillère générale des Alpes- Maritimes, prenant la présidence de l'A.S. Cannes qui retrouve la D1 quelques mois plus tard ; Jean-Claude Gaudin, tout juste élu maire de Marseille et devenu aussitôt président de l'O.M., alors en dépôt de bilan, jusqu'à la remontée du club en D1 un an plus tard.

Qui fut le donateur de la Coupe de l’Anjou ? Anatole Manceau (1875-1949), directeur général du quotidien Le Petit Courrier et sénateur (1925-1941).

Jean Noury (1904-1983) fut président de la Ligue de l’Ouest de Football de 1958 à 1976 et sénateur (Ille-et-Vilaine) de 1959 à 1971.

En Maine-et-Loire, citons les cas de :
- Julien Bessonneau fils (1880-1960), fondateur du Club Sportif Bessonneau (futur C.S.J.B.) en 1912, patron des usines Bessonneau à la mort de son père en 1916, député (1919-1924) et conseiller municipal d'Angers (1919-1925).
- Francis Bouët fils (1884-1966), président-fondateur de la Jeune France (1903-1905 puis 1934-1960), patron - il succède à son père - des Etablissements Bouët (industrie textile), maire de Cholet (1947-1958) et conseiller départemental (1945-1961).
- Joseph Le Sciellour (1907-1954), adjoint au maire de Trélazé, député (1946-1954), fondateur du Foyer de Trélazé (1950).
- Auguste Chupin (1919-2007), président de l’Intrépide d’Angers (1948-1970), adjoint au maire d’Angers (1953-1977) et sénateur (1974-1992).
- Jean Bégault (1921-2007), fondateur et gardien de but du Racing Club Douessin (1940), maire de Doué (1965-1995) et député (1973-1997).
- Hubert Grimault (1929-2007), joueur puis président du Foyer de Trélazé, adjoint au maire d’Angers (1959-1977) puis député (1988-2002).
- Gilles Grimaud (né en 1946), président de l’Entente Sportive de Segré puis secrétaire de la Ligue de l’Atlantique (2004-2012), maire de Segré (2000-2016) puis de Segré-en-Anjou-Bleu (2016-2020) et conseiller départemental (depuis 2004).
- Marc Goua (né en 1940), joueur et dirigeant de l'Association Sportive et Culturelle des Plaines de Trélazé puis maire de Trélazé (1995-2022), conseiller départemental (1998-2007) et député (2007-2017).

Signalons que Christiane Kopa, épouse de Raymond et soeur de Claude Bourrigault, conseillère municipale d’Angers, fut ès qualité membre du conseil de surveillance du SCO d’Angers.

Et n’oublions pas tous les dirigeants de "petits" clubs très impliqués dans la vie locale et souvent conseillers municipaux.
Fusions

Les premières fusions de clubs datent d’avant la Première Guerre Mondiale. Mais l’ampleur du mouvement des vingt dernières années est sans précédent. En résonnance avec la montée en puissance de l’intercommunalité, et par nécessité (pour arriver à constituer des équipes complètes ou pour disposer d’équipements convenables), de nombreux clubs de villages ont ainsi accepté de disparaître pour que la pratique du football leur survive.

A tel point qu’il ne demeure presque plus de petits clubs ruraux monocommunaux. On constate une nette prédominance du fait communal dans la moitié nord du département, tandis que l'intercommunalité est quasiment générale au sud de la Loire et dans la vallée.

La fusion n’est pas toujours l'effusion. Si certaines greffes ont parfaitement réussi (La Regrippière- Saint-Crespin-Tillières, La Possonnière-Savennières, Pellouailles-Corzé...), certaines ont mal pris : c’est ainsi qu’en réaction sont ressuscités des clubs indépendants à Echemiré, Neuillé, Andrezé, Freigné, Daumeray, Chaudefonds...

Autre difficulté : trouver un nom qui permette à chaque composante de conserver la trace de son existence. Faut-il privilégier le nom d'un territoire plus global ? Mais comment alors distinguer les multiples clubs qui emploient le mot Layon dans leur nom ? Entre Jeunesse sportive du Layon, Entente sportive du Layon, Football Club du Layon et Club du Haut-Layon, on s'y perd. Faut-il aligner le nom de chaque composante ? Cela nous donne le Football Club Nyoiseau Bouillé-Ménard Grugé-l'Hôpital ou l'Avenir régripérois crépinois tilliérois.  Cela paraît en tout cas préférable aux néologismes en vogue : Posssavenières, Pomjeannais, Castelvarennais, Christopheséguinière ou Somloiryzernay...
Buvette

La buvette, c’était le poumon des clubs de village, le lieu de convivialité à la mi-temps et à la fin du match après qu’on avait suivi la rencontre accoudé à la main courante, ou qu’on avait couru le long de la ligne de touche pour signaler haletant le hors jeu sans cesse discuté. C’était là, sauf pour les riches bénéficiaires d’un "club house", qu’après la douche on buvait le verre de l’amitié en commentant le match (les jours de victoire).

Ce fut longtemps la principale ressource des petits clubs grâce au travail des bénévoles : café ou vin chaud l’hiver, soda ou blanc sec l’été, avant que lois et réglements sanitaires bouleversent cet ordre qui paraissait immuable.

Il y eut des excès, c’est vrai.

Edouard Landrain est mort. Qu’est-ce qu’on boit aux buvettes aujourd’hui ?
Pour accéder directement aux articles, cliquer ici :
 Arbitres
 Buvette
 Camus
 Derby
 Elus
 Fusions
 Gracq & Co.
 Industrie
 Jour de gloire
 Manière de vivre ensemble
 Noms
 Patronages
 Rêves d'enfant
 Stroude
 Rouaud
 Tournois
 Vocabulaire
  
Manière de vivre ensemble

"Mes jeunes années auront tenté d'induire une culpabilité dans mon esprit de passionné par une posture de classe, celle de la classe intellectuelle qui me faisait le reproche subliminal d'être le vil complice de la distribution de cet opium du peuple ; elle moquait ce jeu et la plupart des autres, prétendait défendre la classe ouvrière en dénigrant ce qui l'intéressait. Cette perception de ce rejet comme une rancune m'est venue plus tard, quand leur aveu- glement m'est apparu comme une grande faute, à mesure que je constatais que ce jeu a du sens, combien il est indis- pensable à l'équilibre de la vie sociale, à quel point il dit notre monde, et dans quelle mesure jouer contre l'autre est une magnifique manière de vivre ensemble."

Vincent DULUC, extrait de "Premières fois", in "Nous sommes foot", éd. Mucem, 2017.
Jean Noury, tout à la fois président de la LOFA et sénateur (Ille-&-Vilaine).
Ci-dessus : la question du respect dû à l'arbitre se posait déjà en 1920...
  
Rouaud

"Mais, à présent que vous avez le ballon dans les pieds, se pose la question : qu’en faire ? L’idéal serait de le conserver toute la durée de la partie, qu’il ne vous lâche pas d’une semelle comme un petit animal de compagnie, mais ça ne s’est jamais vu. Ce serait à voir, mais celui-là, l’admirable, le corps de ballet à lui tout seul, on ne donnerait pas cher de sa peau. Le mieux est donc de ruser. Par exemple en le passant à un partenaire dans l’intention qu’il vous le renvoie. Cela s’appelle un une- deux et c’est une figure également appréciée du quarteron des supporters. Mais, n’étant jamais sûr de le revoir (l’autre n’est pas forcément animé des mêmes sentiments à votre égard), autant le garder pour soi. L’ennui c’est qu’alors vous avez une horde à vos trousses. Cette hargne qu’ils manifestent parfois : on les dirait lancés dans une chasse à l’homme. De sorte que vous vous appliquez à déjouer les pièges, les jambes tendues, les bourrades inamicales, les coudes dans les côtes, les tirages de maillot. Vous virevoltez, tournoyez comme une abeille prisonnière d’une bouteille, cherchez la faille dans ce labyrinthe humain, reculez le plus souvent - et ce gambillage, totalement impro-ductif -, mais le ballon, c’est l’essentiel, et c’est pour cette raison que vous êtes là, reste dans vos pieds, indécollable. Vous ne le quittez pas des yeux, tête obstinément baissée, insensibles aux revendications des uns et des autres. Vous vous bâtissez un cône d’existence dont la source du regard constitue le sommet et que sur sa base le ballon ne doit pas franchir. Ce qui, bien sûr, à les entendre, est l’exact contraire de ce qu’il faudrait faire. Comment juger du jeu, anticiper, préparer les futures combinaisons, le nez dans ses souliers ? Ceux-là prêchent pour eux-mêmes, pour le spectacle qu’ils réclament. Mais que savent-ils de la perspective du myope ?"

Jean ROUAUD, Le monde à peu près
Editions de Minuit, 1996

(Jean Rouaud a reçu le prix Goncourt pour Les Champs d’honneur.)
"On admettait naguère qu'en pratiquant un jeu de qualité, on pouvait perdre un match. Mais on considérait ce type d'événement comme un accident, et la seule recette intelligente pour obtenir régulièrement de bons résultats était la pratique du meilleur jeu possible, c'est-à-dire d'un jeu où l'esprit de création, l'intelligence tactique, la maîtrise technique, le plaisir de jouer étaient des éléments essentiels. Aujourd'hui, (...) le jeu est devenu une notion inutile et encombrante à partir du moment où le poids des intérêts financiers drainés par le football a eu comme conséquence immédiate l'accession à sa tête de gens déterminés à implanter dans sa gestion l'idée que seul le résultat compte et que les moyens pour l'obtenir en dehors de l'argent se nomment le travail, l'effort pénible, la souffrance et éventuellement la ruse et la brutalité."

François Thébaud, Le temps du Miroir, cité par Jean-Claude Michéa in Les Intellectuels, le peuple et le ballon rond
Julien Gracq
"L'ironie de l'histoire, c'est que cette incapacité viscérale des intellectuels à comprendre de l'intérieur une passion populaire (avec ce que celle-ci comporte, par nature, d'excès toujours possibles et de théâtralité nécessaire) est précisément ce qui leur interdit de critiquer avec toute la radicalité requise les monstrueuses dérives du football contemporain. (...) celui qui ne parvient pas à ressentir avec son corps et son intelligence la voluptueuse inutilité du sport (lequel, notait encore Lasch, satisfait "l'exubérance que nous gardons de notre enfance" et entretient le plaisir "d'affronter des difficultés sans conséquences") ne parviendra pas non plus à saisir l'étendue réelle de sa mutilation présente, ni l'ampleur des nuisances qui menacent son avenir."

Jean-Claude Michéa, Les intellectuels, le peuple et le ballon rond
  
Carte ci-contre : Les clubs laïques (en rouge) et les clubs catholiques (en bleu) en 1947-48. En violet : les communes dotées d'au moins un club laïque et d'au moins un club catholique.
Rêves d'enfant

"La visite du château s'achève par le garçon, Ziggy, sept ans. Blond comme les deux autres. A ses murs, des photos de footballeurs. Un fanion du S.C.O. d'Angers, le club de première division de la ville. Ziggy s'ébroue, qui doit, quelque part dans sa nuit, tirer un pénalty.

(...)

- Tu aimes le foot ? interroge Ziggy-la-Tendresse, moi, je joue arrière gauche.
- Au S.C.O. ? le questionne Ferrier pour lui prouver qu'il est, lui aussi, un connaisseur.
- Ah ! non... pas encore...
- Tu joues bien ?
- Comme une crêpe, tranche Cathy."

René Fallet, L'Angevine, 1982.
Jean Rouaud
René Fallet avec Georges Brassens
Stroude

"J'avais la bonne place au football, je tenais les buts... ça me permettait de réfléchir... J'aimais pas, moi, qu'on me dérange, je laissais passer presque tout... Au coup de sifflet, les morveux ils s'élançaient dans la bagarre, ils labouraient toute la mouscaille à s'en retourner les arpions, ils chargeaient dans la baudruche, à toute foulée dans la glaise, ils s'emplâtraient, ils se refermaient les deux châsses, la tronche, avec toute la fange du terrain... Au moment de la fin des séances, c'étaient plus nos garçonnets, que des vrais moulages d'ordure, des argiles dégoulinantes... et puis les touffes de colombins qui pendaient encore après. Plus qu'ils étaient devenus bouseux, hermétiques, capitonnés par la merde, plus qu'ils étaient heureux, contents... Ils déliraient de bonheur à travers leurs croûtes de glace, la crêpe entièrement soudée.
Le seul ennui dont on souffrait, c'était le manque de compétiteurs... Les équipes rivales étaient rares, surtout à proximité. La seule à vrai dire pour nous affronter, régulièrement, tous les jeudis, c'était celle des mômes d'en face... de la "Pitwitt Academy", de l'autre côté du pont à Stroude, un groupe de piteux boutonneux, des enfants abandonnés, un Institut charitable... Ceux-là, ils étaient devenus d'une extrême maigreur, encore bien plus légers que les nôtres... Ils pesaient rien à vrai dire, au premier coup, une fois chargés avec violence, au vent portant, ils s'envolaient, ils partaient avec le ballon... Il fallait surtout les maintenir, les aplatir... On leur mettait douze buts à quatre... C'était régulier. C'était comme ça l'habitude... S'il y avait un peu de rouscaille, qu'on entendait des murmures, ça n'hésitait pas une seconde, ils prenaient une terrible dérouille, une pâtée complète... C'était entendu comme ça. S'ils shootaient seulement un petit point de plus que c'était l'usage, alors nos mômes devenaient féroces...
(...)
L'équipe au "Football" elle a fondu en huit jours... Les boutonneux  du "Pitwitt", les pâles assistés, ils sont revenus encore deux fois pour demander qu'on les écrase. On avait beau leur expliquer, leur dire que c'était fini, ils se rendaient pas compte... Ils regrettaient leurs "douze à zéro". Ils comprenaient plus l'existence... Ils avaient plus de rivaux du tout... Ca les déprimaient horrible... Ils sont repartis chez eux sinistres..."

Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, 1936