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On a peine aujourd’hui à se représenter ce qu’était le CSJB, et plus encore à mesurer l’importance de Bessonneau, tant il reste peu de choses de la plus grande entreprise qu’ait connu Angers. Pourtant, bien avant le SCO, le CSJB connut des heures de gloire…

Impossible de parler de ce club sans évoquer d’abord les établissements Bessonneau, officiellement « Société anonyme des filatures, corderies et tissages d’Angers ». Héritière de la transformation du chanvre, elle s’était diversifiée au point de proposer tout un catalogue d’articles : ficelles, filets, cordes, câbles métalliques, voiles, bâches, articles de sport, de camping, jusqu’aux hangars en toile pour dirigeables ! Elle exportait dans toute l’Europe, en Afrique du Nord et même au-delà, et remportait des prix dans les grandes expositions internationales. Bessonneau, ce furent jusqu’à 10.000 ouvriers dans une ville de 85.000 habitants ! C’étaient les usines de l’Ecce Homo (entre la rue Faidherbe, la rue Denis-papin, la promenade de La Baumette et la Maine), de Montrejeau (site de l’actuel centre commercial « Géant », alors en pleine campagne), et surtout du Mail (entre l’avenue Jeanne-d’Arc, le rue de Laréveillère, la rue de Belgique et la voie ferrée). C’était un patron exceptionnel, Julien Bessonneau (1842-1916), commandeur de la Légion d’Honneur, grand industriel et commerçant, adepte du paternalisme.

Paternalisme, c’est à dire patriotisme obligatoire, morale imposée et droit de cuissage, mais aussi caisse de secours pour les ouvriers, crèches, cours ménagers et – ce qui nous occupe davantage – installations sportives. C’est ainsi qu’est créé en décembre 1912 le Club Sportif Bessonneau, doté d’une salle de gymnastique rue Montaigne et d’un stade rue St-Léonard. Ce stade, équipé de tribunes et flanqué de courts de tennis et de terrains de basket-ball dès les années 1920, nous le connaissons bien même s’il a peu à peu évolué : c’est notre stade Raymond-Kopa !

D’emblée, le CSB est le meilleur club d’Angers et même plus largement : il gagne le championnat de l’Atlantique. Au lendemain de la guerre, la suprématie des bleu-et-or devient sans partage à Angers. Dès 1920, il est vice-champion de l’Ouest, battu en finale par l’ogre rennais (7-1 puis 11-0 pour les Bretons). Le CSB, devenu en 1924 « CSJB » pour Club Sportif Julien-Bessonneau, rivalise avec les meilleurs du grand Ouest. Il compte d’ailleurs de nombreux sélectionnés en Equipe de l’Ouest et remporte son premier titre de champion de l’Ouest en 1925 : après avoir devancé St- Servan lors de la phase régulière, il termine en tête de la poule finale à égalité avec Quimper et Rennes puis les devance en poule d’appui. En coupe de France, il n'est éliminé qu'en huitième de finale par Valentigney (sorte de préfiguration de Sochaux) qui ira jusqu'en finale.

Un an plus tard, il est obligé d’abandonner le nom de l’entreprise et devient le Club Sportif Jean- Bouin (du nom du fameux coureur marseillais mort au champ d’honneur), ce qui lui permet de conserver ses initiales. Il remporte sa poule de championnat mais perd son titre en phase finale. En ces temps d’amateurisme « marron », il emploie des joueurs qui sont de fait professionnels, et recrute même à l’étranger. Club riche, puissant et populaire, il remporte un deuxième titre en 1927 et se classe vice-champion de l’Ouest en 1928 et 1929. En 1930, tandis que le Stade Rennais boycotte la compétition, le CSJB survole le premier championnat de Division d’honneur de l’Ouest à poule unique.

1931 marque à la fois son apogée et un tournant fatal. Non seulement il remporte son quatrième championnat de l’Ouest mais il réussit l’exploit d’atteindre les quarts-de-finale de la Coupe de France ! Le 8 mars, à Montpellier, les « Cordiers », tombeurs du Racing Club de Strasbourg au tour précédent, rivalisent avec l’OGC Nice et ne cèdent qu’en fin de partie (1-4). Gloire à Monoré, Brandweiner, Jeudy, Wery, Lévêque, Le Guyader, Pichon, Chaigne, Poremba, Szombati et Jollivet ! Hélas, la crise économique de 1929 ne cesse de produire des ravages. Bessonneau réduit considérablement son soutien au club et en réserve l’accès à ses seuls salariés. C’est l’exode : la moitié de l’effectif rejoint les rangs du SCO qui, dès lors, s’affirme comme le premier club angevin à la place du CSJB. Les établissements Bessonneau déposent le bilan en 1934 et ne sont sauvés qu’au prix de réformes en profondeur.

Après une année sans compétition, le CSJB se réinscrit en 1932, admis directement en Promotion d’honneur ; au bout de quatre saisons sans relief, il est relégué en 1ère division du district d’Anjou-Basse-Loire. En 1939, il échoue en finale de la Coupe de l’Anjou après avoir éliminé le C.O. Cholet, détenteur du trophée. Le championnat de 1944-45 lui donne l’occasion de côtoyer à nouveau les meilleurs clubs régionaux (F.C. Nantes, S.C.O. Angers, S.O. Cholet…). En fin de saison, le SCO, qui passe professionnel, prend une dimension nationale et s’installe au stade Bessonneau avec l’accord du CSJB qui devient un sas vers ou en provenance du SCO.

Ecarté par ce dernier en 1947, Georges Meuris est nommé entraîneur-joueur du CSJB ; dès sa première saison, il conserve facilement le titre de champion de Maine-et-Loire, devient champion de l’Ouest de 1ère division, obtient l’accession en Promotion d’Honneur et la victoire en Coupe de l’Ouest ! La saison suivante est aussi bonne et en 1949 le vieux et populaire club angevin retrouve la Division d’honneur avec des joueurs tels que Moureau, Perrin et Combot, anciens ou futurs Scoïstes. Il réussit à s’y classer deuxième de sa poule en 1950 (tout en disputant les trente- deuxièmes-de-finale de la Coupe de France) puis troisième en 1951, et remporte la Coupe de l’Anjou cette année-là. Mais, face à de nouvelles difficultés économiques, il ne se sauve que de justesse en 1953 puis les dirigeants doivent se résigner à dissoudre la section de football en 1954. Le stade Bessonneau est vendu à la Ville d’Angers en 1957, année de la montée du SCO en D1. Elle le rebaptise « stade Jean-Bouin » peu après la fermeture définitive des établissements Bessonneau en 1966.

Du CSJB, ce grand club qui proposait une dizaine de disciplines, remporta plusieurs championnats de l'Ouest de football, mena ses filles au titre de championnes de France juniors de basket-ball, envoya des sportifs aux Jeux olympiques d’Anvers (1920), Paris (1924) et Amsterdam (1928), que reste-t-il ? Après le football, les sections ont disparu les unes après les autres. Celle de basket a fusionné avec La Vaillante en 1982 pour former l’Anjou Basket Club. Ne demeure plus que la section d’athlétisme, bien vivante, qui continue d’organiser le cross du « Courrier de l’Ouest ». En revanche, l’entreprise Bessonneau a totalement disparu, remplacée par des ensembles immobiliers et par un centre commercial. Sic transit gloria mundi.

© Olivier Moreau 2004 - 2009

le Club sportif
Jean-Bouin

Pour nous écrire :
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Julien Bessonneau "fils" (1880-1960), le fondateur du Club sportif Bessonneau en 1912. A la mort de son père en 1916, il prit la direction des usines Bessonneau. Il n'était plus aux commandes lorsque le club prit son essor au milieu des années 1920.
Bibliographie

Bessonneau Angers, Jacques Bouvet, Société des études angevines, 2002, ISBN 2- 905570-03-2. Bien qu'il n'évoque que très brièvement le CSJB, cet ouvrage agréablement présenté et très fouillé, est remarquable. Il décrit dans toutes ses dimensions l'entreprise Bessonneau, de la grandeur au déclin, avec la précision du travail universitaire dont il est tiré.

Le Courrier de l'Ouest a consacré plusieurs articles au CSJB à l'occasion de ses anniversaires (notamment le 10 décembre 2002 pour ses 90 ans).
C.S.J.B.
Club Sportif Bessonneau
Club Sportif Julien-Bessonneau
Club Sportif Jean-Bouin

champion de l'Atlantique (USFSA)
1916 - 1917

champion de l’Ouest
1925 - 1927 - 1930 - 1931

champion de Maine-et-Loire
1948

champion de l’Ouest de D1
1948

vainqueur de la Coupe de l’Ouest
1948

vainqueur de la Coupe de l’Anjou
1951

quart-finaliste de la Coupe de France
1931